Sur la route des vacances, j’ai eu la chance de pouvoir m’arrêter à Vezelay où se trouvent deux de mes librairies préférées : L’Or des Etoiles et L’Âme Enchantée. Je suis toujours sûre d’y trouver des pépites et de revenir avec un précieux butin… ce qui a été le cas une fois encore. Je me suis dit que ces références pourraient peut-être vous intéresser et qu’un petit billet serait bienvenu, en attendant des chroniques plus poussées selon les avancées de ma pile-à-lire 😉

Tout d’abord, « Un an dans la vie d’une forêt » de David G. Haskell aux éditions Flammarion (paru en février 2014)

un an dans la vie d'une forêt

 

« Je marchai des heures dans la forêt. Ma progression était ralentie par la neige. Je cherchais un endroit qui me dirait : « Stop, c’est là. » Un endroit où m’asseoir et observer, qui m’accueillerait au long de l’année, un carré de feuilles, de cailloux et d’eau, un espace d’un mètre de diamètre, équivalant en taille aux mandalas circulaires des moines tibétains. Il m’apparut juste après que j’eus suivi le vol d’un faucon au-dessus des arbres dénudés. Je n’eus pas une seconde d’hésitation : elle était là ma représentation symbolique du monde, au pied de ce rocher massif, enfouie sous l’austère robe de l’hiver. Je m’assis sur le bloc de grès plat, et me répétai les règles que je m’étais fixées : venir le plus souvent possible, y observer le jeu des saisons, garder le silence, ne rien prélever, ne rien déplacer, effleurer peut-être, et patiemment me fondre dans le microcosme. »

C’était un coup de coeur de la libraire de l’Ame Enchantée, une valeur sûre donc 🙂 Je pense que ce sera ma lecture lors de notre voyage au Québec en septembre !

Dans un autre registre, si vous aimez les ouvrages de Christiane Singer, vous serez ravis d’apprendre la sortie d’un ouvrage qui lui est consacré : « Montre-toi vivant », par Léonard Appel, aux éditions Le Passeur (parution février 2014)

Montre-toi vivant Christiane Singer

« « Nous sommes des milliers à avoir poursuivi un dialogue avec Christiane Singer, à le poursuivre encore. Elle nous parlait un langage, elle écrivait une langue qui appelaient une réponse personnelle, en nous-mêmes. En cela elle s’est révélée, elle se révèle aujourd’hui initiatrice et accompagnatrice à la vie, à la mort. Foin de l’hagiographie, des descriptions, des tentatives biographiques, même d’une vie de passion et de brûlure, de véhéments désespoirs et d’ardentes louanges ! Poussons le décor de nos biographies dans les coulisses, les trois coups annoncent l’entrée en scène de plus que nous, le rideau s’ouvre sur ce qui nous lie et réunit sans jamais se briser : le fil de la merveille. » L’auteur évoque, sous diverses formes, l’amie qui aura mis la quête spirituelle au cœur de son œuvre. En contrepoint, de nombreux textes inédits de Christiane Singer font résonner à nouveau, comme en écho, la vigueur de sa voix. Entre proximité et respect de l’autre, ce véritable dialogue témoigne de ce qui nous ouvre à une vie plus grande que nous. Dans le tamis, reste l’or de la rencontre. »

J’en parle trop peu ici mais Christiane Singer reste une de mes auteurs de chevet, dont je lis et relis sans cesse les livres. Si vous ne la connaissez pas, je vous conseille de commencer par ce lien sur le site des Insoumis qui regroupe quelques citations et vidéos. Sa mort en 2007 m’a laissé un vide qu’aucun écrivain n’est venu combler, j’étais donc très heureuse de découvrir cet ouvrage et de pouvoir retrouver cette grande dame.

En enfin, « La Mère dans les contes de fées » par Sybille Birkhäuser-Oeri, aux éditions La Fontaine de Pierre (parution avril 2014) :

mere contes de fees

« À l’énoncé du mot « mère » s’éveillent toutes sortes d’impressions, d’émotions, d’images, de souvenirs, d’évidences. Chacun colore le mot de sa propre expérience, de son vécu, de sa sensibilité, se référant à la mère qu’il a eue.

Les contes de fées et leur analyse montrent que la mère extérieure, individuelle, a pour pendant la mère archétypique, ils dévoilent que cette mère, tout intérieure, revêt les caractéristiques très contrastées — positives et négatives — de la Grande Mère universelle que certaines religions reconnaissent. Sorcière ou déesse, maléfique, dévoratrice, ou protectrice, féconde, elle est, à l’image de l’inconscient dont elle est très proche, porteuse de tous les possibles. Pleinement accueillie, elle cesse de submerger, et devient créatrice comme la matrice. »

Attention, gros pavé, cela promet d’être une longue et sérieuse lecture, mais le sujet me passionne comme vous le savez et c’est en plein dans mes thèmes de recherche et de travail. Incontournable donc, je ne pouvais pas passer à côté 🙂

Je profite pour ce billet pour ajouter la réédition de « La douce vie des fées des eaux » de Françoise Morvan, que l’on m’a fort judicieusement offert pour mon anniversaire 😉 Initialement paru en 1999, l’ouvrage est reparu en septembre 2012 (toujours chez Babel), mais j’avais manqué l’information.

La douce vie des fees des eaux

« Avec Vie et mœurs des lutins bretons, paru chez Babel/Actes Sud en 1998, Françoise Morvan nous proposait de partir à la découverte du domaine des follets, korrigans, poulpiquets, nozegans et autres créatures plus ou moins portées à la facétie, qui, non contents de hanter la Bretagne, avaient nourri les enquêtes de terrain les plus méticuleuses des collecteurs de traditions populaires. C’était aussi le moyen de combattre par l’humour les dérives identitaires et de retrouver la force vive du folklore, bien éloigné des stéréotypes auxquels on a pu le réduire. Pour prolonger cette enquête, elle nous invite à découvrir les fées des eaux, sirènes, ondines, fées des houles et dames des fontaines qui ont, depuis des siècles, bercé les rêveries des villageois : à partir des traditions populaires qui nous donnent à connaître ces fées si différentes, elle nous amène aux lisières de ces récits étranges, plus beaux parfois que les poèmes auxquels ils ont donné lieu, où le romantisme européen, puisant dans le Moyen Age, a trouvé sa source. »

Je commence tout juste sa lecture et n’ai fait que le parcourir, mais il s’annonce prometteur, avec notamment tout un passage sur les fées filandières 😉

Je ne promets pas de date pour les chroniques, j’avance tantôt à pas de géant tantôt à pas de fourmi dans mes lectures, au fil de mes thèmes de recherche et de mes envies de détente… A suivre donc, en espérant que ces quelques aperçus vous auront donné envie de les lire vous aussi !