Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais j’avais mentionné il y a quelques mois de cela (à l’occasion d’un article sur Fanny alias Mlle Kiliko) le groupe « La Faunesse Mécanique ».
Je suis littéralement tombée sous le charme de leur musique, et j’attendais de les voir en concert pour écrire cette chronique… puisque je n’ai toujours pas eu cette chance, voici l’article, en attendant un prochain « live ».
Je vais essayer de partager ce qui m’a touchée dans leur démarche et leur imaginaire…
Tout part d’une Faunesse Mécanique : ancienne divinité devenue une sorte d’automate encore bien vivante, on la promène de foire en foire… mais le soir venu, elle s’endort, elle songe et se souvient… Elle se nourrit aussi des rêves des humains. Ainsi tout se mélange derrière ses paupières mi-closes et se lie pour donner naissance à un univers musical teinté de contrées lointaines, depuis des ambiances celtiques jusqu’à des sons méditerranéens. Mais puisqu’on promène la Faunesse, on y retrouve également l’échos de fêtes foraines, un côté à la fois désuet et nostalgique. On pense aussi à l’univers steampunk : les musiciens posent tout naturellement leur décor dans un XIXème siècle uchronique, période de bouleversements et d’un regain d’intérêt pour le sauvage, le féerique, les grands mythes… mais aussi époque d’industrie, d’urbanisme, de mécanisation à outrance. Le texte du prologue est magnifique, et éclaire vraiment à mes yeux ce que ce projet essaye de faire passer.
Voix et la harpe celtique, flûtes, violoncelle, guitare mauresque, percussions indiennes… C’est toute la richesse de cette ambiance qui m’a plu : les influences musicales diverses sont fort bien associées, avec cette touche rétro et mélancolique qui en dit bien plus que ces quelques lignes…
A vous maintenant de vous faire votre propre idée, d’y chercher un message et de comprendre ce qui vous touche…
« Rentre en toi-même ; au coeur de la créature habite la vérité. » St Augustin
Site Bandcamp pour écouter et commander le CD (l’album est auto-produit et disponible uniquement auprès du groupe).
La page Facebook de la Faunesse Mécanique
Photos de l’article : la Faunesse Mécanique
Le texte du prologue… Magnifique…
Je suis subjuguée, d’autant plus que je suis totalement dédiée au Cornu en ce moment, que je le ressens à la fois fort et déprimé, découragé, désespéré même. Je ne dirais pas que Pan est mort… mais qu’il est mourant. Et que chaque âme, chaque coeur qui le rejoint, même infime, même avec rien ou presque, lui redonne un petit sursaut de Vie. Juste de quoi aller faire quelques bonds parmi les troncs esseulés…
Une tristesse sans nom, sans visage, s’empare de moi dès que je pense à tout cela. Et je ne peux pas ne pas y penser.
Alors, malgré les joies, malgré les réussites, je porte ce fardeau, comme beaucoup d’autres, je pense. Et, si l’humanité pourra peut-être le déposer un jour, je sais que mon temps sera trop court (ou mes efforts trop faibles ?) pour, moi, m’en libérer. Mais je le porte avec fierté, comme une couronne de verdure et de courage.
Ma seule joie, ma seule force, c’est d’avoir la certitude que ce que je fais, même minime, ne sert pas à rien, et que je ne suis pas tout à fait seule. Pour m’en convaincre, je viens te lire ou je vais écouter des extraits de cet album, qui exprime cette indicible tristesse. Mais j’y ajouterai une note personnelle (juste tirée de ma merveilleuse nyckelharpa =) ) : celle du courage.
Merci pour tes mots qui sonnent si juste Emilie, et qui rejoignent tellement mon sentiment…