• (Jour 6)

Nous voici déjà arrivés à la dernière partie de notre voyage, consacrée au Burren.

Tout d’abord, un grand merci à Chantal de nous avoir recommandé cette région de l’Irlande ! Nous hésitions sur la direction à prendre après notre détour par les îles d’Aran : fallait-il pousser plus au nord, jusqu’au Connemara, malgré les kilomètres supplémentaires ? Ou terminer par une pause plus citadine en restant à Galway ? C’est finalement le Burren qui eut gain de cause, pour notre plus grand bonheur.

De retour d’Aran par le bateau du matin, nous n’avions plus qu’un saut de puce à faire pour arriver à Ballyvaughan, village de notre B&B. Un vent furieux continue de souffler, soulevant des voiles d’écume sur la crête des vagues… C’est impressionnant ! Les chevaux de Mananann semblent vraiment courir sur l’océan.

Sur le bateau, retour d'Aran

La route de Doolin à Ballyvaughan est absolument magnifique, si vous avez l’occasion d’arriver par ce côté du Burren, vous découvrirez ses paysages si typiques, ses collines se jetant dans la mer d’un bleu éblouissant… Le vert des prés et des creux de vallées alterne avec le gris de la roche, les sommets qui nous entourent forment un paysage lunaire.

Route entre Doolin et Ballyvaughan

Ballyvaughan est un très joli village, sur une baie idyllique… Ce n’est pas le plus lieu le plus spectaculaire de notre voyage, mais ce coin là est après quelques semaines celui qui me reste le plus en mémoire : cette région d’Irlande était si pauvre et aride qu’elle n’intéressait pas les Anglais, qui ne l’ont pas colonisée. Ceci explique sans doute son côté authentique et sauvage, et l’atmosphère qui y règne : c’est un lieu où je me verrais bien vivre et vieillir, avec un vieux cottage, quelques brebis, un chien, des plantes, à filer en regardant les lumières changer sur les collines lunaires et l’océan à leurs pieds, souriant à mon homme en silence… Bretagne ou Irlande, voici un petit bout de rêve que je conserve précieusement.

Il est possible de faire une très jolie balade autour de Ballyvaughan, idéale pour découvrir les environs et la variété de paysages qui entoure le village : la Ballyvaughan Wood Loop !

Pendant la Ballyvaughan Wood Loop

  • (Jour 7)

Après une soirée au Logue’s Pub, et une nuit reposante dans notre B&B (voir les détails pratiques plus bas), nous nous réveillons sur un matin pluvieux : dommage pour les randos prévues, nous adaptons donc notre programme : direction Lisdoonvarna et son délicieux saumon fumé, puis les croix celtiques de Kilfenora :

Croix celtique, d'influence scandinave, à Kilfenora

puis le dolmen le plus célèbre du Burren, à Poulnabrone :

Le dolmen de Poulabrone

La météo permet difficilement les photos… Dommage, car le Burren offre l’occasion de voir des paysages uniques, tels les tulough, ces lacs qui se remplissent et se vident au gré de la pluie et du soleil…

Nous poursuivons jusqu’à Kimacduagh et ses vestiges d’un monastère. Est-ce le temps qui finit par influer sur mon moral ? Je trouve le lieu lugubre, et j’ai l’impression de ne voir que des ruines, des souvenirs d’une époque florissante mais révolue, avant que l’Irlande ne commence des siècles de souffrances sous le joug anglais. Je n’arrivais pas à mettre des mots dessus depuis le début de notre voyage, mais en creusant l’histoire de ce magnifique pays par quelques lectures, je me sens rattrapée par son histoire et sa mémoire. Ces petits murets que je trouvais si jolis et typiques ont été construits pour la plupart pendant la Grande Famine au XIXème siècle, quand pour ne pas mourir de faim les paysans expropriés de leurs terres étaient payés une misère pour créer des chemins, des routes, des murs… Pendant cette sombre période, l’Irlande a vu sa population diminuer de moitié, à cause de la famine et des maladies qui en découlaient, et de l’exode vers les nouveaux mondes.

Il faut vraiment prendre le temps de découvrir le Burren à pied, et vous verrez ainsi comment le végétal colonise le moindre interstice, et offre sur ces plateaux rocheux une flore unique au monde.

Paysage typique du Burren

La vie végétale sur la roche !

Nous repartons le lendemain pour une brève escale à Cork : dernière halte citadine dans cette ville dynamique et sympathique, avant de reprendre notre ferry en fin de journée… J’étais tentée d’écrire quelques mots de conclusion, mais cette semaine irlandaise a été si riche et foisonnante que je me refuse à la clore par le mot de la fin. « To be continued » plutôt ! Premier voyage en Irlande, mais pas le dernier je m’en fais la promesse… Je savoure chaque souvenir, en rêvant aux prochains…

  • Côté pratique :

– Itinéraires :

Jour 6 : Doolin – Ballyvaughan par la route de la côte, puis Ballyvaughan Wood Loop à pied

Jour 7 : Ballyvaughan – Lisdoonvarna – Kilfenora – Poulabrone – Kilmacduagh – retour par la côte de Kinvara à Ballyvaughan

– Miam miam :

Le Logue’s Pub à Ballyvaughan : accueil adorable, poli, et la meilleure Guinness de notre périple ! Plats typiques de pub mais très bien cuisinés et copieux, prévoir de rentrer à pied pour digérer ^_^

Plus chic, le Fulacht Fia, toujours à Ballyvaughan : délicieux et fin, la France et sa gastronomie n’ont qu’à bien se tenir !

– Pour dormir :

La Drumcreehy Guesthouse, l’un des plus beaux B&B de notre séjour : accueil très pro, déco soignée avec beaucoup de goût (meubles chinés, bibelots du monde entier…), et petit déjeuner merveilleux… Vue sur la baie et les environs.

– Côté musique :

N’hésitez pas à faire une pause à Kilfenora, le village des croix celtiques : la boutique de souvenirs en face du centre touristique propose un joli choix de musiques irlandaises, avec accueil charmant, apprentissage de  rudiments de prononciation gaélique, et de bons conseils.

La suite et fin des photos se trouve ici.