Ils dansent en marchant ou bien marchent en dansant au son d’une mélodie intérieure, car avec leurs corps ils pénètrent le monde qui les entoure à la recherche d’une harmonie dont ils conservent la mémoire.”

Raymond Johnson

Nous sommes un noeud sur une ligne circulaire d’énergie entre le ciel et la terre.
Sagesse Soufi

“Tout ce que fait un Indien, il le fait dans un cercle. Il en est ainsi parce que le pouvoir de l’univers opère toujours en cercles et que toute chose tend à être ronde. Dans les temps anciens, lorsque nous étions un peuple heureux et fort, notre pouvoir nous venait du cercle sacré de la nation, et tant qu’il ne fut pas brisé, notre peuple a prospéré. […] Tout ce qui fait le Pouvoir de l’Univers se fait dans un cercle. Le ciel est rond et j’ai entendu dire que la Terre est ronde comme une balle et que toutes les étoiles le sont aussi. Le vent, dans sa plus grande puissance, tourbillonne. Les oiseaux font leur nid en rond, car leur religion est la même que la nôtre. Le soleil s’élève et redescend dans un cercle. La lune fait de même, et ils sont ronds l’un et l’autre. Même les saisons, dans leur changement, forment un grand cercle et reviennent toujours où elles étaient. La vie d’un homme est un cercle d’enfance à enfance, et ainsi en est-il de toute chose où le Pouvoir se meut. Aussi nos tentes étaient rondes comme les nids des oiseaux et toujours disposées en cercle, le cercle de la nation, nid fait de nombreux nids où nous couvions nos enfants selon la volonté du Grand Esprit.”
Elan Noir, Sioux Oglala

Et je l’ai appelé la Déesse, car les anciens mythes, symboles et images de la Déesse comme l’enfantement, le tissage, la terre, la croissance des plantes, le vent, l’océan, la flamme, le tissu, la lune et le lait, me parlent tous des pouvoirs de ce qui connecte, nourrit, guérit et créé.

Starhawk

Quelqu’un tisse de l’eau (avec des motifs d’arbres en filigrane) mais j’ai beau regarder, je ne vois pas la tisserande, ni ses mains même, qu’on voudrait toucher.
Quand toute la chambre, le métier, la toile se sont évaporés,
On devrait discerner des pas dans la terre humide.

Philippe Jacottet (1976), On voit

C’est le mot du poète heureux,
le mot qui précise et ment a chahuté l’âme où mal a dit
la parole à vide de sens. Le mot dit mal l’âme du mot.
Carnaval ! Puits sens de joie de la parole qui livre,
délivre, se livre et court de l’Etre à l’Autre, de l’Autre
au livre, de l’ivre à l’Autre, autrement, par les mots !
Parlez mots. Parle. Par la main qui écrit, qui est cri,
parle-lui. Pour l’or des mots, pour l’art et leur parole,
à l’heure – parole – parle – leur.
Va leur dire de crire, va leur dire de s’écrire,
de crire valeur dire !
Et s’envolent les maux dans les lettres du monde
que chassent les oiseaux dans les Vents d’Anges d’Amour
où filent les Tand’aime.
Nous boirons les paroles et sèmerons l’ivresse.
S’aimeront les poètes. Sèmeront les enfants.

Deborah Chock, 1995